[Test] BUG OUT avec enfant

Samedi 16 avril : 14h30, dans la campagne Tourangelle (37).

Une menace "M" nous oblige à un BUG OUT d'une durée de 20 heures, départ dans 30 mn.

Effectif : un père (moi) et son fils (6 ans à peine).

Etat de préparation des BOBs : partiel, à compléter en cas d'urgence, liste du matos manquant non établie.

Profil du père : adapté à la situation
Profil du fils : ultra urbain, de fait et d'esprit. Plutôt craintif, prudent, réfléchi. Vierge de toute expérience "outdoor", même s'il participe régulièrement au poulailler et au potager.

Thème officiel du BUG OUT : marche avec sac à dos, apprentissage de l'élaboration de l'abri, feu, chasse au collet, pêche, orientation. Le tout en ambiance "tactique", pour ne pas déranger les animaux, et ne pas se faire déceler des chasseurs (jeu de cache/cache).

Thème officieux du BUG OUT : apprentissage de la rusticité, de la discrétion, de l'obéissance, rapprochement avec la Nature, et avec sa "vraie" nature personnelle. Nous allons rejoindre un bois privé où j'ai l'autorisation du proprio pour camper et faire du feu.

Départ dans 30 mn. Météo des prochaines 24 heures : pas de pluie, T° de 21°à 7°.

J'étale sur un lit tout le matos dont je vais avoir besoin pour ces 24 heures. Je fais tout de tête (erreur volontaire), sauf le BOB de mon fils qui est déjà complet.

BOB enfant de 6 ans : je ne veux pas que le poids de son sac dépasse 1/10ème de son poids total, donc 2,3 kg pour 23 kg.

_ sac camelback détourné en sac enfant, compartiment principal + deux poches extérieures.
_ compartiment principal : veste polaire à capuche, tour de cou/bonnet, chaussettes, caleçon et t-shirt de rechange.
_ pochette extérieure inférieure : gourde souple 50 cl d'eau, 8 barres de céréales.
_ pochette extérieure supérieure : lampe frontale PETZL E-lite avec sifflet incorporé, console DS chargée, appareil photo, monoculaire de vision court 8x21 .
_ pochette accrochée à la ceinture ventrale du sac, contenant 4 barres de céréales.

Son pantalon treillis (très solide) à poches cargo contient un OPINEL n°7 enfant de couleur orange, à bout rond.

Mon BOB :

Il fera au final 15 kg pour 75 kg, soit 1/5ème de mon poids, j'ai l'habitude, donc ça ne m'inquiète pas. Organisé volontairement à la va-vite, il sera plus encombrant que prévu.

_ sac à dos MILLET environ 80 litres, très confortable, poche supérieure 10 litres détachables, avec bretelles intégrées.
_ sac de couchage adulte 7° confort
_ sac de couchage enfant 6° confort
_ tapis de sol 120 cm autogonflant
_ tapis de sol composé d'un plaid imperméable polaire.
_ tarp D4 3X3 mètres, avec un piquet en 3 éléments, 10 sardines, et ficelle.
_ bache de sol constitué d'une feuille de plastique à bulle d'emballage de 1,5X3 mètres.
_ veste de treillis, bandana, chaussettes, caleçon et t-shirt de rechange
_ ensemble de cuisson : une tasse inox, un quart inox, une popotte individuelle, nécessaire nettoyage, allumettes, briquet, micropure, pastilles d'alcool Esbit, mini-grille de barbecue.
_ 2 sachets de nouilles chinoises, 2 sachets potages (4 pers. chaque), 8 barres céréales
_ pochette accrochée à la ceinture ventrale du sac, contenant 4 barres de céréales.
_ gourde US remplie d'eau
_ scie rétractable FISKARS
_ camelback 2 litres rempli
_ fil laiton pour collet
_ nécessaire pêche

Mon pantalon treillis contient un couteau frame-lock smith&wesson lame tanto, très peu adapté à la situation, j'ai perdu mon TOOL LOGIC SL2 deux jours auparavant.
Un couteau de botte lame fixe tanto est glissé dans une de mes bottes (K2KK).

La précipitation, et le manque d'une liste m'a causé les désagréments suivants:

_ impossible de retrouver mon poncho qui fait office de bache de sol : remplacé par une feuille de plastique à bulle d'emballage : prend trop de place, laisse passer le froid du sol.
_ impossible de retrouver mon tapis de sol de gymnastique modifié : remplacé par un plaid imperméable polaire plié en trois : mon fils n'a pas eu de courbatures et n'a pas eu froid ...
_ oubli des couverts
_ oubli d'une seconde lampe
_ indisponibilité de la trousse de secours

Le fiston est extrêmement enthousiaste et obéissant quant aux préparatifs. Nous rejoignons les bois à 200 mètres de notre domicile, puis c'est parti pour 2 heures de marche en forêt vallonnée, à travers bois :

_ marche avec sac à dos de 2,3 kg pendant 2 heures : première fois pour lui qu'il marche deux heures non stop, et qu'il porte un sac. En temps normal, rien que le fait de sortir de la maison cause des problèmes, marcher 200 mètres des points de côté, et porter son gouter sur le chemin de l'école relève du calvaire.
A voir son attitude, le sac lui causait quelques douleurs, la marche l'a un peu fatigué, mais il ne s'en est pas plaint une seule fois.

_ orientation : vu que je connaissais relativement bien le secteur, et que j'avais fait des repérages "google map" de la zone, j'ai décidé de m'orienter grâce au soleil uniquement, et à le faire découvrir à mon fils.
Pas d'erreur à l'aller, et petit écart au retour, grâce auquel nous avons découvert une petite rivière (objectif du prochain exercice de BUG OUT).

_ ambiance tactique : je pense que c'est ce qui a contribué à "transcender" mon fils, tellement la différence fut énorme entre son attitude du quotidien, et celle de cet exercice.
Je lui ai dit que la forêt appartenait aux animaux,(il les adore) et qu'on ne devait pas les déranger. De plus, je lui ai dit qu'il y avait des chasseurs, et qu'on devait être discret pour éviter qu'ils nous entendent, et nous confondent avec le gibier. Ca ne l'a pas effrayé, il était juste "concentré" sur ses attitudes.
Je lui ai appris à me suivre, en marchant silencieusement, évitant les brindilles et feuilles mortes autant que possible. Au moindre bruit, nous nous arrêtions pour en déterminer l'origine, la direction, la distance.

_ communication au geste, obéissance : j'ai été stupéfait par sa rigueur. En effet, c'est un enfant très bavard, qui veut tout comprendre, pose toujours des questions, incapable d'accomplir une action ou d'obéir sans discuter !
Et là, j'ai eu droit au parfait petit soldat, sans rien demander !



_ piégeage : arriver sur site, mon fils a trouvé un terrier (en fait, un début de terrier profond de 50 cm), ça a été l'occasion de lui faire découvrir la confection du collet, avec du fil de laiton.

_ pêche : pas trouver de cours d'eau sur site.



_ confection de l'abri : nous l'avons monté ensemble, je lui ai expliqué les conseils de base concernant l'emplacement, d'autant plus que nous n'avions pas de tente. J'ai confectionné un abri avec un seul pan ouvert (voir photo), grâce au tarp de chez D4. Il remplit son office, ni plus ni moins, et offre une bonne modularité quant aux différents montages possibles.
Sur les 10 éléments de mats fournis, ce montage n'en utilise que 3, ce qui est appréciable en économie de poids !



_ préparation du feu : création d'un foyer "sécurisé", les différentes couches (feuilles sèches, brindilles, buchettes), distinction bois sec et humide... . C'est la soupe lyo que nous avons fait chauffé sur le feu naturel.

_ mise en oeuvre du réchaud pliable jetable des rations de l'armée française, découverte des pastilles d'alcools. Ce sont les pâtes chinoises que nous avons fait chauffé avec.... et que nous avons mangé sans couverts donc....



A ce stade là, il est déjà 22 heures, il fait nuit depuis un bon moment, on va vérifier le collet (forcément vide...), et on va se coucher.
Pour rester ludique, moment détente avant de s'endormir, console DS pour mon fils, et lecture pour moi. De gros mammifères se font entendre pas très loin, biches et sangliers, sans perturber le moins du monde mon fiston.

Puis vint la nuit : mon fils a dormi sur le plaid polaire, il a dormi d'une traite. J'ai dormi sur le matelat autogonflant 120 cm, donc les jambes reposaient à même la feuille de plastique bulle : j'ai eu froid aux jambes, suffisamment pour me réveiller plusieurs fois dans la nuit. De plus, l'emplacement de l'abri étant en léger dévers, mon fils a glissé contre moi plusieurs fois, avec autant de réveil ...

Réveil vers 06h30, j'ai froid aux jambes, mon fils a chaud !



Petit déjeuner frugal, puis on lève le camp, sans omettre de camoufler les traces de notre passage (photo ci-dessus).

Le retour ne se fera pas par le même chemin, vu que je me fie à la position du soleil pour m'orienter, je n'ai pas estimé le Nord correctement. L'avantage étant que ça m'a permi de découvrir de nouveaux endroits intéressant pour de futures sorties, notamment pour lui apprendre la pêche improvisée.

CONCLUSION :

Tout d'abord, cette expérience m'a permi de tester l'intérêt et la pertinence de certains nouveaux matériels.

Ensuite, j'ai pu vérifier (même si je le savais déjà), qu'une préparation préalable optimise les chances de réussite.
En effet, l'oubli de certains items important rend plus risqué, moins confortable, ce type d'expérience.

Mais le plus important n'était pas l'aspect matériel de cette sortie, mais l'aspect humain. Cette sortie a été l'un des moments les plus riches et précieux que j'ai partagé avec mon fils.
Il a découvert qu'il pouvait faire des choses dont il ne se savait pas capable (moi non plus d'ailleurs).
Il m'a vraiment surpris par ses capacités d'adaptation que je pensais très limité, au regard de ce qu'il nous montre tous les jours.

Cette expérience nous a rapproché, il est plus sûr de lui, et partage plus de choses avec moi qu'avant.
Bref, une merveilleuse tranche de vie, que je vais réitérer au plus tôt !

Superbe compte rendu.

Juste un conseil: pour le tarp D4, oublie les poteaux fournis. Soit j'utilise mes bâtons de marche, soit je me fabrique un piquet dans les bois.
Et en effet, comme moment parents/enfants, ça doit être exceptionnel !

merci pour le contre rendu,

Comme je dit toujours, c,est pas les enfants qui ont peur dans la nature, ce sont les adultes, de par leur imagination. Les adultes entendent un craquements et bien sur c,est un ours sanguinaires, c,est surtout pas un écureuil. lol

Suffit qu'il est un adulte calme avec eux et ça vas.

En tout cas c,est une super expérience pour toi et fils, je suis sur que tu sera d'avis et lui aussi de refaire de temps en temps.

Joli petit test pour ton matos en même temps.

bien jouer a vous deux

excellent Catalina.

Merci pour le CR

super experience cata
tu es sur de ne pas avoir decrit mon fils de 7 ans là,parce que j'ai l'impression que tu viens de faire la description complète du mien.

Sinon j'ai fait à plusieurs reprises ce genre de sorties avec le mien,et ce sont toujours des moments inoubliables

Bravo !

En cas de pépin avec risques de rôdeurs malveillants, je passerais à un campement plus discret, à savoir le tarp tendu horizontalement à 40cm du sol et recouvert de feuilles, branches, etc. Cela ne vaut pas un abri enterré, mais pour une nuit cela ne laisse aucune trace. Tu aurais pu également improviser les couverts avec du bois vert.

Pour motiver les miens à me suivre, j'ai quelques trucs :
- fabriquer des armes en bois (arc, flèches, lances, couteaux de Buck) pour "chasser le renard",
- faire du feu de différentes façons,
- chercher des champignons,
- voir les poissons dans la rivière,
- s'orienter (mousse, soleil, montre)
- construire une cabane (ou un igloo en hiver),
- chercher à manger,
- tailler du bois,
etc.

Au besoin j'emporte des chamalows et de la pâte à pain à faire cuire au coin du feu.





Rammstein

Je me reveille un peu à la bourre en découvrant ton post Catalina Mais par curiosité sur çà :

Catalina a écrit:Mon pantalon treillis contient un couteau frame-lock smith&wesson lame tanto, très peu adapté à la situation, j'ai perdu mon TOOL LOGIC SL2 deux jours auparavant.
Un couteau de botte lame fixe tanto est glissé dans une de mes bottes (K2KK).

Une raison particulière à la préférence des lames tanto ? Esthétique, pouvoir de pénétration, autre ?

Sinon tu peux nous donner plus d'infos sur ce couteau de botte (= modèle) ?
Pas trop encombrant au niveau du poids, assez lourd quand même pour être utiliser en couteau de lancer (ou le concept botte est juste pour avoir un backup discret) ?

PS : Tip Top l'expérience sinon ..

J'avais pas tilté Rammstein mais juste un rappel pour

improviser les couverts avec du bois vert

Anecdote rapportée par ma mère : ici nous n'avons pas (je crois, je suis pas experte) de plante toxique. Des personnes en randonnée en Nouvelle Calédonie ont embroché ou enveloppé dans des feuilles (qui ressemblaient à une plante d'ici) leur poissons péchés, ils sont tous décédés.

C'est bien aussi d'en profiter pour leur faire reconnaître les espèces les + communes.

D'autant qu'ils y a des espèces importées décoratives mais toxiques.... mon neveu voulaient manger les bonbons rouges qui poussent. Ca pousse pas les bonbons,bonhomme, et c'est pas bon ça, ça fait mal au ventre et on est trés, trés malade! Ah? C'est un piège, mais maintenant tu connais le secret, d'accord? ok! tout le monde est au courant maintenant y compris l'épicier et les grands-parents (qui savaient même pas qu'on avait pas des bonbons, ah là, là )

Bravo pour ce test. Nous on part camper en soft en aout avec tchoupi 3 ans et tchoupette 18 mois. Histoire de nous entrainer un peu, de tester le matos un peu et d'habituer les enfants à la vie dehor un peu le tout dans le cadre sécurisant d'un petit camping (tout petit) à la ferme (avec plein d'animaux).

Une raison particulière à la préférence des lames tanto ? Esthétique, pouvoir de pénétration, autre ?

Je vais te décevoir, ces couteaux ont été acheté il y a longtemps, avant mon orientation "preppers".
A l'époque, c'est uniquement le pouvoir de pénétration qui m'intéressait, car ils étaient destiné à la défense.

le concept botte est juste pour avoir un backup discret) ?

Tout à fait, mais dans une optique défense, c'est pourquoi je ne le détaillerai pas ici, car il n'a aucun intérêt survivalistique de par sa conception.

Je ne me suis toujours pas décidé à me procurer un vrai couteau "preppers", voilà pourquoi mes lames actuelles n'ont pas d'intérêt survivalistique.
Seul mon défunt TOOL LOGIC perdu avait sa place dans mon EDC, je vais d'ailleurs le remplacer au plus tôt...

Kezako un couteau prepper ???

Rammstein

Rammstein a écrit:Kezako un couteau prepper ???
Rammstein

Pour moi, c'est le couteau présentant le meilleur ratio polyvalence outdoor/prix/habileté perso.
Donc, ce sera sûrement un bushman, dès que je me déciderai...

Pourquoi ne pas avoir utilisé ton sac comme isolant en le glissant sous tes jambes ?
Le dessous du sac si rembourré tourné vers le ciel histoire d'avoir un peu de moelleux en plus, avec les trucs mous types vêtements de rechange côté jambes afin d'avoir encore un peu plus de confort.
On peux ne pas aimer le contact et les jambes un peu surélevées, mais souvent on aime encore moins se les geler toute la nuit.

Souvenirs de nuits fraîches sans matelas...