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Synthèse du rapport "Pour une apiculture durable" octobre 2012

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Synthèse du rapport "Pour une apiculture durable" octobre 2012 Empty Synthèse du rapport "Pour une apiculture durable" octobre 2012

Message par Cornegidouille Mer 2 Jan 2013 - 14:26

http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CGAAER_Plan_de_developpement_durable_de_l_apiculture_cle05a14b.pdf[/quote]

Si cela vous paraît intéressant, pouvez-vous le transférer vers le forum "apiculture" ? Merci ! Personnellement, comme je pratique un peu l'apiculture, les constats m'ont paru intéressants, et les propositions, d'autant plus... mais on sent bien que la question des abeilles est en train de devenir une "priorité nationale"

Synthèse des constats et des propositions du rapport

L’impression
d’ensemble que donne la lecture de ce rapport est assez édifiante. Les
pouvoirs publics, avec toute leur batterie d’enquêtes, de contrôles,
d’organismes sanitaires et de statistiques, ne connaissent absolument
rien aux abeilles, aux apiculteurs et à l’apiculture en général…

Le
rapport croise une série de constats sur la situation de l’apiculture,
qui résultent d’enquêtes (très) récentes, puisque les plus anciennes
datent de… 2007 (pour une activité qui date de la nuit des temps).

Plus
éloquentes encore sont les propositions qui sont faites pour améliorer
la situation de l’abeille, de l’apiculteur, et de l’apiculture.
Parmi
les morceaux choisis, notons le souhait de « Promouvoir des recherches
sur la modélisation de l’évolution d’une colonie pour mieux comprendre
(et anticiper les effets) des facteurs influençant le développement
d’une colonie », qui n’est ni plus ni moins que le piteux constat d’une
méconnaissance complète de la vie d’une ruche.
Autre exemple : «
nommer deux à trois vétérinaires sanitaires spécialisés par département
», proposition qui fait suite à un constat plus qu’alarmant : « Il
n’existe pas d’encadrement sanitaire réellement satisfaisant : les
vétérinaires praticiens interviennent très peu, et sont pour leur grande
majorité incompétents en pathologies apiaires ».
Et un dernier pour
la route : « L’enseignement agricole a jusqu’à aujourd’hui globalement
ignoré la valence apiculture dans les formations (initiales et
professionnelles) dispensées ».

Que penser de tout cela ?
Simplement que nos dirigeants devaient imaginer que le miel poussait sur
les arbres… L’apiculture ? « Connais pas». Les abeilles ? « Ça pique !
». Le miel ? « Ah ouais, c’est bon, ça ! ».

Le contenu du
rapport et les préconisations extrêmement concrètes qu’il avance laisse
cependant entrevoir un réel intérêt pour organiser la profession,
protéger et développer le cheptel, et faire de l’apiculture une filière
agricole rentable et à part entière.

1 - Développer une approche multifactorielle des troubles des colonies :

Constat : Il n’y a pas une cause unique de mortalité des colonies d’abeilles :

- agressions chimiques (pesticides dont insecticides, fongicides…) ;
- parasitisme chronique de varroa ;
- agressions microbiologiques (bactériennes et virales) ;
- insuffisance de ressources alimentaires équilibrées et accessibles tout au long de la saison ;
- inadaptation des reines importées à l’écotype des colonies ;
- pratiques parfois inadaptées de certains apiculteurs…

Proposition : Objectiver le problème de santé des colonies d’abeilles par une approche globale et multifactorielle[/b]

- Recenser et documenter les différentes typologies d’affaiblissements des colonies ;
-
Développer une méthode de mesure de l’activité et de l’état de santé
d’une colonie s’appuyant, par exemple, sur des mesures de constantes
physiques ou physiologiques de la colonie ;
- Mieux diagnostiquer les affaiblissements de colonies, identifier les facteurs favorisants et déclenchant.
-
Promouvoir des recherches sur la modélisation de l’évolution d’une
colonie pour mieux comprendre (et anticiper les effets) des facteurs
influençant le développement d’une colonie tels que : les agressions
chimiques, les maladies, la génétique et la physiologie, le climat,
l’emplacement, l’offre nutritionnelle et les pratiques apicoles.
-
Promouvoir des recherches sur la reine, les stress chimiques et
biologiques qu’elle subit et les conditions d’amélioration de sa santé.

2 - Diminuer l’impact des pesticides sur la santé des colonies d’abeilles

- faire évoluer les méthodes d’évaluation des pesticides
-
n’autoriser par dérogation l’utilisation de certains pesticides pendant
la période de floraison ou de production d’exsudats que lorsque les
abeilles sont absentes (la nuit…) ;
- campagne d’information « les produits phytopharmaceutiques, c’est pas automatique » vers les agriculteurs ;
- conforter le système de surveillance et d’enquêtes sur les troubles et mortalités anormaux des colonies d’abeilles ;
- plan de contrôles ciblés des agriculteurs sur l’utilisation des produits phytosanitaires ;
- limiter les dérogations autorisant le traitement aérien des cultures ;
-
Mettre en place une épidémiosurveillance des intoxications des colonies
d’abeilles en établissant un référentiel des symptômes des
intoxications, une échelle de magnitude des effets des intoxications, et
une base de données des résultats de contrôles et de mesures des
résidus de pesticides dans l’alimentation des colonies d’abeilles et en
harmonisant les méthodes de prélèvements et de recherche ;
- estimer les niveaux d’exposition sur le territoire ;
- établir un guide de bonnes pratiques api-agricoles ;
- modéliser les modes d’expositions des colonies d’abeilles aux pesticides ;

3 - Diminuer les mortalités, causes microbiologiques

Constat : il n’existe pas de surveillance épidémiologique généralisée des maladies des abeilles

Proposition : Lutter contre les maladies des abeilles

- mettre en place un encadrement sanitaire compétent et disponible, sur tout le territoire :
- nommer deux à trois vétérinaires sanitaires spécialisés par département ;
- demander aux apiculteurs de désigner leur vétérinaire sanitaire ;
- systématiser les visites sanitaires ;
- désigner l’organisme à vocation sanitaire (OVS) national compétent en matière de maladies des abeilles ;
-
mettre en place des structures sanitaires départementales et régionales
(réseau de spécialistes sanitaires apicoles à plein temps) ;
-
mettre en place un système d’épidémio-surveillance (d’abord sur les taux
de mortalités, les troubles des colonies, et sur la surveillance des
infestations de varroa, puis sur les nosémoses et les loques) ;
-
mise au point de nouveaux médicaments anti-varroa et généralisation de
programmes de lutte par alternance des traitements annuels + mise à
disposition de médicaments génériques existants en Europe et non
disponibles en France, et dans un deuxième temps mettre sur le marché de
nouvelles molécules ;
- mettre en place un observatoire du médicament vétérinaire destiné aux abeilles ;
- contrôler l’application de la réglementation en matière de pharmacie vétérinaire ;
- Faire en sorte que des médicaments vétérinaires puissent être utilisés en agriculture biologique ;
- Classer la varroose en danger sanitaire de deuxième catégorie réglementé ;
- Mettre en place des prophylaxies sanitaires nationales, d’adord contre le Varroa, puis contre la loque américaine ;
- Promouvoir des méthodes de lutte prophylactiques simples dans un volet sanitaire du guide de bonnes pratiques apicoles.

4 - Le frelon asiatique

Proposition : Lutter contre le frelon asiatique

- élaborer une fiche technique de bonnes pratiques de lutte contre le frelon asiatique ;
- classer le frelon asiatique espèce nuisible.

5 - Développement des cheptels

Constat
: Il y a, en France, une insuffisance chronique de fourniture de reines
ou d’essaims pour maintenir (renouveler) et développer les cheptels.

Propositions : Mettre en place une filière française compétitive d’élevage de reines et d’essaims

-
Définir les différents types d’abeilles (Apis mellifera) en fonction de
la destination principale des colonies (production de miel, de gelée
royale, pollinisation,…).
- Etablir les critères de sélection pour chaque type d’abeille ;
- Construire un schéma de sélection des races ;
- classer l’abeille noire en race menacée et créer des conservatoires régionaux ;
-
créer des centres régionaux d’amélioration et de diffusion génétique
d’abeilles adaptées à l’écotype régional et encourager la production
régionale de colonies de renouvellement adaptées à l’écotype des
cheptels (en améliorant la rentabilité de cette activité) ;
- encourager financièrement l’élevage de reines et d’essaims ;
- organiser l’insémination artificielle et la rendre disponible pour un maximum d’éleveurs ;
- assurer la production de colonies dans un calendrier correspondant à la demande via des circuits courts ;
- développer les techniques de conservation des reines pendant l’hiver.
- former les apiculteurs aux pratiques d’auto-renouvellement

6 - L’abeille / les ruchers / la transhumance

Constats
: Il n’existe en apiculture aucune identification des cheptels, des
animaux, ni de certification sanitaire des cheptels ont été mises en
place.

Proposition : Mieux connaître et protéger l’apiculture française

- simplifier le système de déclaration des ruchers ;
- créer un système fiable et complet d’identification des ruches et des colonies ;
- mieux contrôler les importations de reines et de cheptels ;
- mise en place d’un système numérique de déclaration d’emplacement de ruches et de déclaration de traitements ;
- aider les apiculteurs à se protéger des vols de ruches ou de miel.

7 - Les ressources florales

Constat
: disparition des lisières de champs et des haies suite à la PAC +
utilisation généralisée des herbicides sur les bords des voies ferrées
et routières + disparition des cultures fourragères =>
appauvrissement général de la flore en qualité et en quantité

Proposition : Retrouver la biodiversité nécessaire à l’apiculture

- faire bénéficier les abeilles des surfaces dites « d’intérêt écologique » ;
- promouvoir financièrement les cultures protéagineuses mellifères via la PAC ;
-
-développer un aménagement du territoire plus favorable aux abeilles
(jardins et parcs publics, bords de routes et de voies ferrées et
navigables, et tranchées forestières.

8 - Le service de pollinisation

Constats
: 80% des plantes à fleurs de la planète sont pollinisées par les
insectes, et parmi ces plantes environ 85% le sont par les abeilles. Ce
pourcentage atteint 90% pour les arbres fruitiers.

Proposition : Maintenir et développer le service de la pollinisation assuré par les abeilles

-
Maintenir et amplifier financièrement la MAE « pollinisation zones
sensibles », uniformiser les enveloppes destinées à l’apiculture ;
-
constitution de structures collectives de formation sur la base du guide
de bonnes pratiques apicoles (ruchers écoles) ou de production
(mielleries collectives) ;
- mise en place d’un système de
surveillance de la présence des abeilles et des autres pollinisateurs en
tout point du territoire.
- rédaction d’une charte du service de la
pollinisation (nombre de colonies nécessaires en fonction des espèces
végétales, périodes, emplacements, traitements phytopharmaceutiques,…).

9 - Formation, installation

Constats
: L’enseignement agricole a jusqu’à aujourd’hui globalement ignoré la
valence apiculture dans les formations (initiales et professionnelles)
dispensées.

Proposition : Mieux former et installer les apiculteurs

- Rédiger et diffuser un guide de bonnes pratiques apicoles ;
- Intégrer, dans les formations généralistes de l’enseignement agricole des modules « abeilles, apiculture et biodiversité » ;
- Créer une formation de technicien en productions végétales - option apiculture ;
- Compléter la formation des BPREA par des modules de spécialisation «élevage», et « production de gelée royale » ;
- Développer la formation par apprentissage via un parcours de type «compagnonnage».
- Mettre à disposition des apiculteurs des formations professionnelles spécialisées ;
- soutenir les apiculteurs lors de leur installation et dans le développement de leur exploitation.

10 - Organiser la filière

Constats:
La filière n’est pas organisée. Il n’y a pas d’interprofession et donc
pas de financement interprofessionnel des structures
interprofessionnelles.
Il n’y a pas d’actions de promotion du miel d’origine française.

Proposition : Organiser la filière apicole

- Conforter le comité apicole, notamment en lui confiant un rôle consultatif dans le suivi du plan d’action ministériel ;
-
Reconnaître le comité apicole comme l’interlocuteur filière auprès du
ministère, associé à l’élaboration et à la mise en œuvre du programme
national apicole prévu par la réglementation communautaire ;
- constitution d’une interprofession ;
-
créer un observatoire technico-économique de la filière, pour
constituer une base de données représentative et évolutive de la
situation apicole, pour caractériser les différents types
d’exploitations apicoles et fournir des références
- technico-économiques.

11 - Organiser la production

Constats : peu de données techniques et économiques permettant de bien connaître le marché du miel.

Proposition : Organiser la production apicole

- Améliorer l’étiquetage du miel et sa lisibilité, notamment sur l’origine du ou des principaux pays du produit ;
- Réaliser une étude qualitative sur le marché du miel en France du point de vue des consommateurs.
-
Réaliser une étude stratégique des différents circuits de la production
ou de l’importation, de la transformation jusqu’au consommateur final.
-
Encourager la constitution de structures collectives de production de
miel (mielleries) pour les petits et les micros producteurs ;
- Assurer la transparence des circuits du miel ;
- Renégocier les certificats sanitaires à l’exportation, faciliter la certification.

12 - Le miel, la gelée royale et les autres produits de la ruche

Constats
: Le miel a une excellente image dans la société mais celle-ci reste
fragile. L’association miel / abeille / nature, fondée sur une réalité
dans les modes de production en France, est un capital précieux.

Proposition : Mieux organiser la production de miel, gelée royale et autres produits de la ruche

- Mieux réglementer la caractérisation du miel ;
- Développer des méthodes de caractérisation du miel ;
-
Soutenir les initiatives de promotion des climats et des régions de
production de miels polyfloraux et encourager les professionnels à
promouvoir la mention « miel récolté et conditionné en France ».
- Encourager la production des miels de cru (monofloraux) ;
- Rédiger le guide de bonne pratique d’hygiène ;
- -Diffuser et mettre en pratique le futur guide de bonne pratique d’hygiène chez tous les apiculteurs ;
- Favoriser l’usage du fût métallique à usage unique et recyclable pour la vente de miel en vrac.
-
Soutenir les producteurs de gelée royale et particulièrement leurs
efforts pour aboutir à la reconnaissance des caractéristiques de leur
production par la normalisation.
- Rechercher des accords avec la
filière sucre pour l’utilisation de sucre déclassé notamment dans la
filière miel bio, pour utiliser un sirop composé de sucres facilement et
totalement assimilables par les abeilles.

13 - Les produits de l’élevage

Constats
: L’organisation d’un atelier d’élevage de reines est nécessairement
très rigoureuse en termes de production mais également en termes de
commercialisation.

Proposition : Mieux organiser la production de reines et d’essaims

- Définition et diffusion d’une charte de qualité des reines, de race caractérisée, produites en France.
- Perpétuer l’aide au maintien et au renouvellement de cheptel, créer une aide à l’achat de reine fécondée.
- Remettre en place une aide à l’investissement pour le matériel d’élevage ;
- Rédiger un guide de bonnes pratiques d’élevage et de commercialisation des reines et des essaims.

14 - La recherche

Proposition : Développer la recherche et l’enseignement supérieur en apidologie

- Lancer un appel à projet de recherche sur l’apiculture ;
- Faire un état de l’art en matière de recherche aux niveaux européen et mondial ;
-
Créer une chaire d’apidologie par l’ouverture d’un poste d’enseignant
chercheur capable d’animer une équipe chargée de mettre en place un
enseignement vétérinaire d’apidologie.


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Cornegidouille
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