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Hiver nucléaire

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Message par Lorhuz Mar 27 Mai 2008 - 19:13

Bonjour,
J'aimerai savoir si quelqu'un à des infos sur l'effet de l'hiver nucléaire et si éventuellement il peut durée plusieurs années en affectant durablement le climat planétaire comme une super éruption volcanique.

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Message par Canis Lupus Mar 27 Mai 2008 - 19:45

Il me semble que les personnes disposant de la réponse ont quitté ce forum il y a quelques mois, mais tu peux tenter ta chance. Ah, Rammstein doit en savoir un bout tout de même mrsgreen.

Tu connais le moteur de recherche Google ?...

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Message par Armageddon974 Mar 27 Mai 2008 - 21:40

Pour l'hiver nucléaire, je ne sais pas ; il durera plusieurs années selon le nombre d'impacts, je suppose. Mais j'ai lu récemment un article scientifique (désolé, mais je sais plus où) qui expliquait qu'un "simple" échange de 50 têtes nucléaires (25x2) entre le Pakistan et l'Inde, aurait toutes les (mal)chances d'abimer la couche d'ozone de façon irréversible et de mettre la vie sur Terre en grand danger.

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Message par Invité Mar 27 Mai 2008 - 21:44

C'était dans Libé:
N’espérez pas sortir indemne d’un lointain, régional et «mini» conflit nucléaire. Parmi ses conséquences, la perte massive d’ozone stratosphérique exposerait tous les êtres vivants des pays tempérés aux UV solaires, casseurs d’ADN et autres molécules de la vie. Cibles : la santé humaine et animale, la production végétale terrestre et le plancton marin. Démonstration, hier (1), par des spécialistes des sciences de l’atmosphère dans PNAS (la revue de l’Académie des sciences américaine). Ils se sont inspirés d’un scénario de wargame : Inde et Pakistan entrent en conflit nucléaire. Détail technique : l’échange de missiles correspondrait à environ 100 fois Hiroshima. Cette puissance est à leur portée et ne représente que 0,1 % de la puissance totale du stock d’armes nucléaires mondial. Quid du résultat ?




Poussières. En mars 2007, des scientifiques américains avaient calculé le nombre de millions de morts immédiats et les dégâts à moyen terme pour l’agriculture mondiale (2) de conflits nucléaires «limités». L’article d’hier poursuit le travail en étudiant les conséquences sur la chimie atmosphérique d’un tel échange de missiles. On note, dans les deux équipes, la présence d’Owen Toon et de Richard Turco (université de Californie à Los Angeles), un vétéran des études des années 80 sur «l’hiver nucléaire» provoqué par une guerre entre Etats-Unis et URSS. Ces études prévoyaient que moins de 20 % de la couche d’ozone stratosphérique serait détruite par un conflit nucléaire Est-Ouest utilisant pourtant des arsenaux plus de 1 000 fois supérieurs au «mini» conflit régional étudié aujourd’hui. Mais ce résultat a semblé de plus en plus douteux, à la lumière des énormes progrès faits en chimie de l’atmosphère - sous le double effet du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique et du changement climatique. Ces défis ont poussé à la mise au point d’outils de simulation qui révèlent aujourd’hui à quel point les dégâts qu’un conflit nucléaire provoquerait dans le fragile équilibre de la chimie atmosphérique étaient sous-estimés.
Lorsque les bombes explosent, expliquent les auteurs de l’article, elles injectent jusque dans la stratosphère d’énormes quantités de poussières, de suies, d’aérosols. Ces particules participent à d’intenses réactions chimiques et photochimiques. Très complexes, certaines vont détruire l’ozone ; d’autres, par rétroactions, vont en produire. Au final, l’une des conséquences serait la destruction rapide d’environ 20 % du total de l’ozone atmosphérique, proportion comprise entre 25 et 45 % aux moyennes latitudes et portée jusqu’à 75 % dans les hautes latitudes nord. Cette «déplétion», écrivent-ils, persisterait au moins cinq années. Et la reconstitution de la couche d’ozone prendrait au moins dix ans…
Non-prolifération. Avis aux partisans de la politique de l’autruche : les habitants de l’Europe seraient plus fortement et plus longtemps victimes de cette «déplétion»… que les Pakistanais ou les Indiens. Chimie et circulation atmosphérique obligent, c’est sous les tropiques que la reconstitution serait la plus rapide. Les leçons tirées de cette étude sont multiples. Elle souligne l’importance d’une politique de désarmement et de non-prolifération nucléaires, mais aussi que les rêves de géoingéniérie climatique (des scientifiques ont proposé l’injection artificielle massive d’aérosols dans l’atmosphère pour refroidir la Terre) pourraient, s’ils venaient à être réalisés, être pires que le mal.

Libération mars 2007

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Message par Armageddon974 Mar 27 Mai 2008 - 21:49

Merci Sempers, c'est super de pouvoir se remémorer cet article. Conclusion, malgré une préparation exemplaire, une motivation du tonnerre, un matériel idéal, une bonne terre avec de l'espace, de l'eau et tout ce qu'il faut pour survivre à un regroupement de familles qui s'entend super bien.... ben on pourrait tout simplement finir grillés par les rayons mortels venant du vide sidéral à cause de gros c... qui auront appuyés sur le bouton !

Merci Einstein et compagnie

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Message par Lorhuz Mar 27 Mai 2008 - 21:53

Bonsoir,
Je pense, en lisant la réponse de Sempervirens que la pire des catastrophes serait une guerre nucléaire et sauf à posséder un abri conséquent pour plusieurs années d'autonomie peut de chance de survie.... Sad

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Message par Lorhuz Mar 27 Mai 2008 - 22:35

une remarque à la lecture de cette article et si l'une des causes de l'actuel trou dans la couche d'ozone était du au essais atomiques aériens dans les années 50 et 60.
je ne l'ai jamais lu dans des articles traitants du sujet.
Bonne nuit

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Message par Canis Lupus Ven 30 Mai 2008 - 10:17

Armageddon974 a écrit:Conclusion, malgré une préparation exemplaire, une motivation du tonnerre, un matériel idéal, une bonne terre avec de l'espace, de l'eau et tout ce qu'il faut pour survivre à un regroupement de familles qui s'entend super bien.... ben on pourrait tout simplement finir grillés par les rayons mortels venant du vide sidéral à cause de gros c... qui auront appuyés sur le bouton !
Tut-tutt ! C'est quoi ce comportement anti-survivaliste ?? Laughing

On en revient aux idées d'Hervé sur l'usage des grottes et carrières sous-terraines pour se protéger d'un conflit nucléaire. On peut très bien imaginer avoir des cultures en sous-sol, avec un éclairage artificiel (petite centrale thermique -> stocks d'énergie en conséquence). Ca demande un sacrè budget mais c'est envisageable.

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Message par Armageddon974 Ven 30 Mai 2008 - 10:23

On en revient aux idées d'Hervé sur l'usage des
grottes et carrières sous-terraines pour se protéger d'un conflit
nucléaire. On peut très bien imaginer avoir des cultures en sous-sol,
avec un éclairage artificiel (petite centrale thermique -> stocks
d'énergie en conséquence). Ca demande un sacrè budget mais c'est
envisageable.


T'es vraiment sérieux ?
ou c'est une boutade ?

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Message par Bouh-riko Ven 30 Mai 2008 - 10:35

Bien sur que c'est possible, tu na jamais vu dans les journaux :

La police de ??? a découvert un champ de cannabis dans le sous sol d'une maison, plus de 2000 plants ont été trouvé. Le propriétaire ...


Donc c'est que sa marche clind'oeil
Bien sur c'est dans une maison la, mais tu fait la même chose dans une grotte et c'est bon.
PS : pour alimenter leur installation, en général, il y a plusieurs générateurs qui tourne en permanence.
PS 2 : les lampes utilisée, sont grosse consommatrice, c'est pas les mêmes ampoule que celle que tu a dans ta maison.
PS 3 : pas oublier une bonne aération du lieu, par se que de jour les plantes consommes le co2, mais dans un espace assez petit, il y en a rapidement pas assez, donc aérer, et la nuit c'est l'inverse, sa consomme beaucoup de d'oxygène. (comme faire dans les hôpitaux ou l'on sort les plante dans le couloir pour la nuit)


edit :
Je t'ai trouvé une jolie foto :
Hiver nucléaire Large_PotRoom
Tu remplace les plants pas très légal (bien que désormais on ai droit d'en cultiver 1 non ?) par des salades, pommes de terre, fraises, ... se que tu veut quoi.

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Message par Invité Ven 30 Mai 2008 - 10:43

Pas trés prudent de poster ce genre de photos..........fouet
Plus sérieusement:
Aux limites du corps

Michel Siffre et son horloge de chair


Sujets : Expérience hors du temps, Récit, Texte intégral
En 1962, un spéléologue, Michel Siffre, découvre, au terme d’un terrifiant séjour sous terre, qu’une pendule interne très précise règle la durée du cycle veille-sommeil à 24 h 30 min.


Michel Siffre a changé de millénaire le 4 janvier 2000. Seul, à 60 ans, dans le silence d’une grotte de l’Hérault. Depuis le 30 novembre 1999, privé de montre, en isolement temporel, il évaluait lui-même la durée de ses « jours » et de ses « nuits ». Quatre jours d’erreur en un mois : il s’est finalement peu trompé. Il connaît son horloge interne. Il en a découvert l’existence le 14 septembre 1962, dans les ténèbres absolues du gouffre du Scarasson, au terme d’une expérience cauchemardesque qui a bouleversé les connaissances sur les rythmes de l’homme.

Hors du temps, le récit qu’il écrivit alors mérite de rester comme un des classiques de l’aventure. C’est un livre oppressant, qui vous enferme dans un univers de claustration, un cercle de ténèbres au fond d’un gouffre glacé, qui se referme sur l’abri fragile d’une tente de soie rouge éclairée du dedans, sur le corps du cobaye tremblant, puis à l’intérieur même de son esprit déphasé. Michel Siffre l’a écrit en grande partie au fond, « avec une loupiote de 4,5 volts », un bras vite ankylosé sorti du duvet humide. Des observations lucides, d’une précision diabolique. Il avait 23 ans et lisait le Lagarde et Michard pour découvrir la littérature de son temps.

Ce gouffre, il devait l’explorer en géologue - sa passion depuis l’âge de 10 ans, avec la spéléo. Objet d’étude : le petit glacier souterrain que son équipe avait découvert l’année précédente, à 130 mètres sous les crêtes pelées du Marguareis, dans les Alpes-Maritimes. Il y faisait si froid, - 0,5° avec une humidité de 98 %, que les explorateurs n’y ont passé qu’une heure. Mais qu’importe : Siffre a décidé d’y séjourner quinze jours, assez longtemps pour étudier le mouvement de la glace. Ensuite, le projet s’est étoffé. Ce petit glacier est déjà trop maigre pour ses ambitions scientifiques. Précoce, il "pond" des communications de géologie pour l’Académie des sciences depuis qu’il a 17 ans, et son maître, Jacques Bourcart, lui trouve des airs de « jeune Darwin, celui du temps du Beagle ». L’élève boulimique a potassé des traités de biologie et découvert une science balbutiante, la chronobiologie, en plein essor à l’heure ou les premiers cosmonautes tournent autour de la Terre.

L’idée lui est venue à la Cité U, au milieu d’une nuit de discussion avec son coturne : il profitera de l’isolement pour étudier son rythme veille/sommeil (nycthéméral) en l’absence de tout repère temporel. Le protocole sera très simple. Une ligne téléphonique le reliera à une équipe de veille, en surface. Il appellera à chaque coucher, à chaque réveil, à chaque repas. Aucune indication ne lui sera donnée sur le temps réel, le temps des horloges. L’expédition doit finalement durer deux mois. Il ne sera prévenu que lorsque cette durée sera écoulée.

Il a embarqué dans l’aventure son club de spéléo, mais, à Paris, on lui a ri au nez. Il a beau s’être endetté jusqu’au cou, à l’heure de descendre dans le gouffre de Scarasson, il est équipé comme un chiffonnier. Mais il est convaincu que la piste mène tout droit à la conquête spatiale, et cette intuition lui donne une motivation en titane.

Le 16 juillet 1962, lorsqu’il remet sa montre au CRS Canova, qui le veillera depuis une petite tente plantée en surface, à 2 000 mètres d’altitude, il ne mesure pas combien la double logique dans laquelle il s’est enfermée risque de lui être fatale.

L’absolu inconfort de sa situation l’écrase dès l’instant où ses compagnons retirent l’échelle qui le reliait à la surface (c’est lui qui a voulu s’épargner la tentation de sortir sur un coup de tête de son piège volontaire). Par ce froid glacial, l’humidité se condense dans la tente et imprègne tout : tapis de sol, lit de camp, sac de couchage. Il n’a qu’un petit réchaud qu’il n’ose pas allumer la nuit de peur de s’intoxiquer à l’oxyde de carbone, ses chaussons en duvet se transforment en éponges dans la tente et en sabots de boue au dehors. Une dysenterie amibienne rapportée d’un voyage d’exploration au Sri Lanka le terrasse par crises, lui faisant craindre de rester paralysé...

Mais ce désastre matériel n’est rien face au vertige dans lequel il s’enfonce, plongé dans une obscurité totale : « J’avais l’impression d’être immobile, et pourtant je me savais entraîné par le flux ininterrompu du temps, écrit-il. Le temps était la seule chose mouvante dans laquelle je me déplaçais, j’essayais de le cerner, et, chaque soir, je savais que j’avais échoué. »

S’endormir devient son seul plaisir, ses réveils des moments déprimants : « J’hésitais longtemps, les yeux grands ouverts dans une obscurité totale, me demandant si je dormais ou non ; j’espérais toujours que je dormais encore, mais, au bout de quelques instants, je me rendais compte que j’étais bien réveillé. Alors, résigné, je pressais le bouton qui rompait l’unité de la nuit. Ma lampe s’éclairait. Je sortais aussitôt mon buste du duvet, me penchais hors du lit et tournais la manivelle du téléphone. »

Sa mémoire le trahit. Il est incapable de se souvenir de ce qu’il faisait l’instant d’avant. Les CRS, qui l’écoutent parfois à son insu, lui diront qu’il a remis jusqu’à dix fois de suite le même disque de Luis Mariano. Il pensait, chaque fois, qu’il venait de le poser sur le pick-up...

Comment évaluer le temps écoulé ? Comment savoir s’il a veillé deux minutes ou trois heures ? Comment estimer son heure de réveil ? Michel Siffre tente d’écouter ses sensations : s’il se sent reposé au réveil, il estimera avoir dormi dix heures plutôt que deux. S’il a faim, il jugera la matinée écoulée. Mais, toujours, ces sensations entrent en conflit avec l’évaluation de l’heure qu’il doit consigner dans son journal. Entre le temps subjectif et le temps physiologique, l’explorateur flotte dans un espace inconnu. Vertigineux.

« La nuit souterraine n’est pas la nuit cosmique, l’opacité est absolue. Dans ce monde où tout est néant, une seule chose subsiste, ma pensée : va-t-elle sombrer aussi dans ce néant sans fin ? »

Qu’est-ce que quarante-deux ans écoulés ? A-t-il vraiment changé, cet homme en sandales et chemisette de 65 ans qui, un jour de juin 2004, fait visiter son appartement du centre de Nice ? Des cartons s’y entassent jusqu’au plafond : tout le contenu de sa maison de l’Hérault, qu’il vient de déménager. Le lit disparaît sous un monstrueux empilement. Seul un bout de matelas est visible, où le creux d’un corps dessine une tanière minuscule.

Installé au café, il se raconte sur un ton enjoué, taillant d’habiles pistes dans la jungle scientifique. A-t-il fait des cauchemars au fond de son gouffre ? Non, des rêves, des scènes violentes où il liquidait des gangsters et réglait ses comptes avec ceux qui avaient refusé de le financer. Mais il a vécu dans la peur, jusqu’au monstrueux éboulement qu’il a entendu, tétanisé, « pendant 12 secondes », et qui a duré beaucoup plus longtemps. Des quartiers de roche de plusieurs tonnes sont tombés à quelques mètres de la tente. « Cette peur terrible m’a sauvé la vie, explique-t-il. Au début de l’expérience, j’avais pris ma température et lu 36°. Croyant le thermomètre cassé, j’avais cessé de la prendre. En fait, j’étais entré dans une semi-hibernation. Le choc émotionnel a fait remonter ma température, me sortant de ma léthargie. »

Le 14 septembre 1962, lorsque, au téléphone, le CRS de veille annonce à Michel Siffre la fin de l’expérience d’isolation temporelle, il pense qu’on lui ment pour le faire sortir plus tôt que prévu : il se croit le 20 août. Les veilleurs de surface le détrompent, et un incroyable échange a eu lieu avec le spéléologue. L’espace d’une conversation de « 5 minutes », qui en réalité en a duré 20, Michel Siffre comprend tout ce qui lui était arrivé pendant ces deux mois d’angoisse. Ses « journées » étaient beaucoup plus longues que ce qu’il évaluait. Il pensait s’être ennuyé quelques heures, il avait en fait veillé jusqu’à 14 ou 18 heures d’affilée. Il « déjeunait » donc à la fin de la « matinée ». Quand il se couchait pour une « sieste » (évaluée à une heure ou deux), puis veillait un « après-midi » et « dînait », il réalisait en fait un deuxième cycle veille/ sommeil. Le temps qu’il percevait s’écoulait presque deux fois moins vite que le temps réel : au bout de deux mois, il avait vingt-cinq jours de retard sur l’horloge !

Mais il y a autre chose. Quelque chose de fascinant. En surface, l’un des CRS a commencé à dessiner un graphique de ses cycles nycthéméraux. Il peut déjà y lire une remarquable régularité entre deux réveils. Quand le cobaye veille d’avantage, ses nuits sont plus courtes. L’ensemble du cycle a une durée très régulière de 24 h 30.

Une horloge interne réglait la durée du cycle veille/sommeil de Michel Siffre. Mais, n’en connaissant pas l’existence, son esprit avait été incapable d’en percevoir le tic-tac.

Michel Siffre est descendu dans le gouffre de Scarasson en géologue, il remonte porteur d’une découverte de portée universelle. Mais dans quel état...

Sous-alimenté, épuisé par son séjour dans cet univers glacial, il s’évanouit à deux reprises pendant la longue remontée vers la surface. Comme un grand blessé, on l’enlève sur un brancard, yeux masqués par des lunettes opaques, jusqu’à l’hélicoptère qui le transporte à l’hôpital. L’accueil du grand public est à la hauteur de cette émotion : à l’âge des abris antiatomiques et des sous-marins nucléaires, on se passionne pour cette aventure de survie sous terre. Pas pour l’isolation temporelle, angoissante et complexe. Baroque, absurdement risquée, l’expérience de Michel Siffre restera comme la seule expérience « pure » d’isolation temporelle, la seule où le sujet, ignorant l’existence de son horloge de chair, ne pouvait pas être influencé par elle. Bientôt, Russes et Américains enfermeront leurs cobayes dans des bunkers, confirmant, dans des conditions scientifiques rigoureuses, les conclusions du jeune géologue niçois.

Jusqu’en 1972, Michel Siffre se passionne pour cette science découverte au fond du gouffre. Il organise d’autres campagnes dont il n’est plus le cobaye, étudiant le sommeil paradoxal et la durée des rêves, toujours soutenu par l’armée, première « cliente » de ses résultats. Toujours courant après la reconnaissance d’un milieu scientifique un peu soupçonneux devant cet ovni pluridisciplinaire. « Ce qui m’intéresse, dit-il aujourd’hui, c’est d’être pionnier. L’analyse mathématique m’ennuie. »

En 1972, au Texas, il descend pour six mois dans une grotte tout confort, dormant dans une pièce à 20°, mangeant les rations lyophilisées du programme Apollo 16. Il s’endette lourdement, misant sur les retombées médiatiques. A la sortie, la prise d’otages aux Jeux olympiques de Munich lui vole la vedette. Pour la première fois, sa motivation le quitte, ce « moral de fer » qu’il admirait tant chez Alain Bombard quand il lisait Naufragé volontaire au fond du gouffre. Il plonge financièrement et tourne le dos à cette science qui lui a fait sacrifier une belle carrière de géologue océanographe.

Aujourd’hui, il lui reste un émerveillement intact : « J’ai eu la chance, dit-il, de vivre dans la décennie la plus fabuleuse de la course aux étoiles. C’était fascinant de participer à l’aventure spatiale. » De retrouver, dans une bibliothèque de la NASA, la traduction d’un ouvrage soviétique décryptant ses expériences et de tomber sur cette citation de Gagarine : « Je lis Siffre très attentivement. Ce qu’il dit sur la perte de mémoire, je l’ai ressenti exactement. » Il attend « Mars » avec impatience : « Je ne serai plus là, mais mes expériences seront reprises. »

En 1999, quand il a entendu que John Glenn repartait sur la navette, il a eu une idée. Il a décidé d’étudier l’action du vieillissement sur les rythmes biologiques. Cette fois, il pouvait se fier à son horloge interne. La grotte de Clamouse avait l’électricité. La NASA, une fois encore, avait prêté du matériel. Bardé d’électrodes, il a lu Les Trois Mousquetaires et s’est « emmerdé furieusement ». Ce printemps, Michel Siffre a vendu sa maison pour repartir à l’aventure. « J’ai 65 ans, j’ai décidé de me donner cinq ans. J’irai au Guatemala, à la recherche d’art rupestre maya. Je veux vivre pleinement, tant que je le peux physiquement. » En 1962, au fond du gouffre, il se demandait : « Est-ce la durée perçue qui conditionne le vieillissement ? »

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Message par Invité Ven 30 Mai 2008 - 10:46

Le risque c'est:
La désynchronisation correspond a une perte de la relation de phase des rythmes biologiques. Elle peut être d'origine externe (liée aux modifications de l'environnement) ou interne (sans relations directe avec l'environnement)

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Message par Bouh-riko Ven 30 Mai 2008 - 11:00

Sempervirens a écrit:Pas trés prudent de poster ce genre de photos..........fouet
...

Pour respecter la 5ieme rêgle du forum, je précise que la cave a été découvert, et qu'il est interdit de cultiver se genre de plante.
Pour la petit histoire, la maisson a été revendu a une entreprise qui fait veillir des fromages. Laughing

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Message par Skeld Lun 3 Aoû 2009 - 14:20

La NASA pourrait avoir trouvé ce qu'il nous faut, reste à voir le prix qu'il faut mettre pour cultiver assez pour manger.

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