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Economie verte et éléphants roses : les emplois “verts” ne sont qu’un rêve

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Economie verte et éléphants roses : les emplois “verts” ne sont qu’un rêve Empty Economie verte et éléphants roses : les emplois “verts” ne sont qu’un rêve

Message par Catharing Mer 7 Aoû 2019 - 0:19

Salut,

Tribune  écrite par Loic LeFloch-Prigent (PDG de l'entreprise pétrolière Elf entre juillet 1989 et 1993, puis président de la SNCF de décembre 1995 à juillet 1996).

Extraits

..Les postures et les slogans qualifient souvent les objectifs de l’écologie politique comme créateurs de centaines de milliers d’emplois, chaque jour nous montre le contraire dans notre pays, et pour les promoteurs de cette idéologie, le réveil sera difficile car leur aveuglement est total.

L’industrie éolienne devait sortir des initiatives de l’Etat avec Areva et Alstom, il ne reste plus rien de cette ambition , ce n’est pas de cette façon que l’industrie fonctionne, l’Union Soviétique nous a montré comment on peut périr avec de bonnes intentions.
L’usine d’hydroliennes de Cherbourg , ou du moins son matériel, a été mise en vente le 14 février, fin de l’histoire de ces mastodontes imaginés par des bureaux d’études éloignés des réalités marines.
Tous les petits industriels de panneaux solaires ont été balayés par l’importation massive de matériel Chinois, imbattable au niveau des prix.

Le contribuable est chargé de promouvoir le véhicule électrique tandis que les batteries viennent toutes d’Asie alors que c’est l’essentiel du coût.


[...]

On est frappés de constater que toutes ces orientations ont pour conséquences la disparition d’emplois en proférant le contraire.
Tout d’abord l’attaque frontale contre l’électricité d’origine nucléaire a conduit à la promotion coûteuse des énergies renouvelables considérées comme propres et « gratuites », à savoir l’éolien et le solaire, laissant de coté la seule énergie renouvelable pilotable, c’est-à-dire non intermittente, à savoir l’hydraulique.

La conséquence ce sont des subventions aux promoteurs du renouvelable payées d’abord par les clients, puis par les contribuables taxés par la hausse du prix des carburants. Mais c’est aussi un renchérissement du prix de l’énergie électrique pour les industriels à qui on annonce cette année une augmentation des tarifs allant jusqu’à 25% !


[..]

Pour le charbon, on a vu que la première conséquence a été le déménagement de l’activité charbon d’Alstom vers la Suisse, premier grand succès, suivi par la fermeture programmée des 4 dernières centrales électriques dont une au moins travaille sur l’écologie depuis 5 ans en remplaçant une grande partie du charbon par des déchets ligneux.
Qu’en serait-il de l’emploi ?
Pas l’ombre d’un doute , “climat d’abord”, alors que ces centrales fonctionnent en pointe et ont un impact négligeable sur le gaz carbonique produit par le pays ! Mais une religion est une religion, il faut la suivre même si elle fait commettre des bêtises.


[..]

Que dire de la multitude à l’assaut des 30 millions d’automobilistes qui osent utiliser encore un véhicule thermique ! Elle fait vivre un demi-million d’emplois dans l’industrie automobile nationale et donc une bonne partie de l’économie, sans compter ceux de l’industrie du raffinage et des logistiques associées.
Faire disparaitre le diesel sans tambour ni trompette, c’est tuer une partie du tissu industriel national, est-ce 30 000, 50 000 emplois ?
Sans doute, mais on le verra à l’autopsie, hélas, et ceux qui hurlent aujourd’hui prendront tranquillement l’avion pour aller en vacances avec le sentiment d’avoir bien travaillé pour la planète en oubliant que leur voyage est très producteur du gaz carbonique dont ils voulaient nous préserver !



[..]

Ce qui ressort de ce bref constat c’est que forcer ce que l’on appelle la « transition énergétique » mène tout droit dans le mur en termes d’emplois industriels dans notre pays.
Qu’il faille lutter contre les gaspillages, c’est certain, qu’il faille miser sur un meilleur mix énergétique, qui peut en douter, qu’il faille dépolluer les villes, personne n’est contre, mais que ceci doive se faire à marches forcées avec des diktats de jeunes gens incompétents et prétentieux qui mettent directement le pays dans la tombe, cela n’est plus admissible.


L’urgence nationale, elle vient des territoires et elle est industrielle, il faut faire croitre le gâteau pour que chaque part permette à chacun d’en gouter.
Tuer notre appareil industriel fragilisé avec une politique énergétique généreuse et stupide ne nous mène nulle part.

La révolte des ronds- points a montré que les taxes sur l’énergie étaient dans le contexte actuel insupportables, elles proviennent d’une mauvaise analyse scientifique, technique, industrielle et économique, mais satisfont une idéologie de la décroissance (non assistée).
Cette mauvaise idée a des gourous, des adeptes, des défenseurs chevronnés, , elle vient de montrer son échec car elle ne s’accroche pas à la réalité du moment présent. Les rapports le montrent , par exemple au 21ème siècle, le nôtre,  « le charbon étend encore sa suprématie mondiale », la demande de charbon en Inde va tripler d’ici à 2040, elle ne fait que plafonner en Chine, pas encore la décroissance annoncée.


[..]

Soit nous acceptons la compétition mondiale et nous en déduisons que notre politique d’accélération n’est pas adaptée, soit nous effectuons un retour vers le protectionnisme en estimant qu’il est notre devoir de « sauver notre bout de planète contre tous les autres affreux » , mais nous ne pouvons pas espérer survivre dans un environnement  en nous fixant des contraintes que pas un autre pays ne veut imiter.

La politique énergétique actuelle fait disparaitre des emplois qui se créent ailleurs, elle n’est donc pas adaptée à un pays en pleine crise sociale.

L'article

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Message par Wasicun Mer 7 Aoû 2019 - 1:02

Et ouais ... avant de distribuer la richesse il faut la créer (mais cela semble échapper à certains ...).
Bon sinon histoire de rigoler j'aurais plutôt titré ce sujet "Économie verte et éléphantiasis" (décroissance vs. ex-sur-croissance !!!)
(bon je sais je suis un peu con et bourré mais ça m'aurait plus fait marrer ...).

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